Laura et Marc, couple originaire du Brésil, m’ont engagé comme photographe de mariage pour couvrir leur union au coeur de la Drôme, plus précisément à Grignan, au domaine de Sarson. Après quelques échanges par mails, j’ai reçu le couple à mon studio photo. J’étais enthousiaste à l’idée de couvrir leur mariage, puisque celui ci a eu lieu le 31 Decembre 2017. C’était l’occasion pour eux de célébrer leur amour et la nouvelle année avec leurs proches.
Les préparatifs des mariés
Le domaine de Sarson se situe au sommet d’une colline, offrant une vue sur la vallée. Le vent y dépose le parfum des champs de lavande. Les rayons du soleil couvrent toute la surface de cet ancien prieuré datant du XIème siècle
En tant que photographe de mariage, c’est un privilège d’assister aux préparatifs de la mariée, puisque à peine arrivé, s’offrait déjà à mon appareil photo d’innombrables mouvements de mains et de jambes. Maquilleuse, coiffeuse, famille et amis, je faisais face à une véritable chorégraphie. L’effervescence rythmée la scène. On aurait dit une samba. Un régal pour un photographe de mariage tant les compositions d’images fusèrent devant mon objectif.
Pendant les préparatifs du mariage, Laura, la mariée, était sous tous les fronts. Entre deux gorgés d’un café devenu froid à cause des incessants déplacements, elle jonglait entre la mise en beauté et la coiffure, organisait dans son carnet les derniers détails de son mariage avec ses deux témoins. La variété des moments permettait de multiplier les prises de vues pour mon reportage photo de mariage.
Habituellement lors d’un mariage, les préparatifs de la mariée sont un moment stressant. Les émotions prennent le dessus. Pourtant ce jour-la, face à mon objectif photo, Laura et son entourage étaient détendus. La joie régnait au domaine de Sarson. Il y avait de la tendresse dans les regards, chaque invité se rendait disponible, utile au service de la mariée.
Préparatifs du marié
D’ailleurs aux préparatifs du futur marié, l’atmosphère était plus calme. Je capturai sur le vif ce moment de complicité entre Marc et son ami. Vêtu d’un costume classique bleu marine, Marc en apparence serein, cachait ses émotions. C’est en observant ses mains que j’ai pu m’apercevoir de ce détails. Elles étaient crispées, comme ci dans ses doigts, s’étaient réfugiées toute la tension, nourri par l’attente du moment où il faudra dire : OUI ! Être photographe de mariage, c’est la capacité de discerner les moindres fragments d’un moment anodin et le rendre visible aux yeux de tous.
A peine les préparatifs du mariés finis, Marc, excité à l’idée de vivre cette journée qui annonçait le début d’une nouvelle aventure avec Laura, sorti dans la cour du domaine, sous le soleil hivernal, pour recevoir les premiers invités venus du monde entier.
Le privilège d’être photographe de mariage, c’est d’assister à des moments insolites et de pouvoir les immortaliser. Sur cette photographie, on peut apercevoir Laura, se diriger vers sa chambre pour enfiler sa robe de mariée. Elle devait traverser la cour. Une aventure pleine de risque, puisque les invités étaient déjà présent sur les lieux. Couvert par sa témoin, il fallait préserver à tout prix la surprise aux invités et notamment à Marc, son futur-époux.
Laura a opté pour une ravissante robe de mariage de couleur saumon, combiné à un gilet ouvert en laine vierge, pour palier aux éventuels désagréments provoqué par les temperatures hivernales. A cet instant, j’ai ressenti que plus on se rapprochait de la cérémonie, plus Laura devenait tendue. L’atmosphère féerique disparaissait au profit d’une ambiance pesante et lourde. J’ai le souvenir que la mariée se regardait dans le miroir avec insistance les derniers détails pour être certaine que tout était parfait.
La cérémonie du mariage
L’entrée du marié
La cérémonie laïque eu lieu dans les ruines d’un prieuré marqué par les traces du temps. Les invités étaient au nombre de 60, issus du monde entier. Et c’est au milieu de 60 paires de yeux, main dans la main que le futur marié fit son entrée accompagné de son fils, un moment tendre et émouvant.
Voici l’une de mes photos préférées du mariage. L’émotion, jusqu’ici réfugiée dans les mains lourdes du marié, s’échappa et parcouru tout son corps pour finir sa course sur son visage. Un sourire généreux se forma, marqué par la régularité des dents blancs, exprimant à la fois la surprise et l’émerveillement lorsqu’il aperçu son épouse pour la première fois.
L’entrée de la mariée
Laura, le sourire lumineux, écarlate, rayonnante dans sa belle robe de mariée, arriva au bras de son grand-père. Elle accorde une importance capitale aux liens qui l’unissent à ses grands parents. D’ailleurs, c’est pour cette raison que dans la composition de cette photographie, j’ai décidé d’ajouter en premier plan, la grand-mère de la mariée, pour qu’ils puissent être réunis via la superposition des plans.
Une fois les jeunes mariés réunis, le couple ce dévorait du regard. Dans cette union, ils étaient détachés du monde. Ce sentiment fut accentué par l’atmosphère onirique du lieu. Entouré par les vestiges de l’ancien prieuré, la cérémonie du mariage était en dehors de l’espace et du temps. Pendant les discours, les voix des invités résonnaient, rebondissaient entre les parois, et prenaient toutes la direction du ciel, rendant ainsi ceux qui n’ont pas pu être présent à la cérémonie, témoins de leur engagement.
D’ailleurs la cérémonie du mariage fut brève. Une invitée surprise fit son apparition, son nom : la température hivernale. Malgré l’atmosphère chaleureuse, les invités étaient frigorifiés. Au bout de quelques discours de témoins, le fils du marié apporta la bague. A ce moment, Laura, la mariée fut saisi par les larmes. Elle ne pouvait plus retenir l’émotion, accumulé par les mois d’attentes et de la préparation du mariage, car enfin elle y était ! D’ailleurs c’est à ce moment précis qu’elle réalisa qu’elle n’était non pas une actrice qui jouait le rôle de la mariée mais que c’était son jour, le jour où elle dira OUI à celui qu’elle aime, celui qui partagera son existence.
Les discours
C’est la main tremblante et la voix nouée que Laura débuta son discours. Elle retraça son histoire d’amour avec Marc, qui fut marquée par de nombreuses difficultés. Tout comme lorsque l’on veut cuisiner du bon pain chaud, il faut pétrir la farine avec de l’eau pour créer une pâte solide, généreuse, et gourmande et bien chez nos jeunes mariés, plus la vie tentait de les déstabiliser, plus cela renforçait leurs amours. Sur la photographie ci dessous, Marc ne loupait pas une miette du discours de Laura, il en savourait chaque mot.
Puis se fut au tour de Marc, le marié, de prononcer son discours. Il a l’habitude de ce genre d’exercice dans son travail mais lors de la cérémonie du mariage, il était déstabilisé. Le contraste était attendrissante, il y avait en lui deux entités distinctes, qui vivaient en harmonie. L’une était le chef d’entreprise accompli, responsable, capable de prendre des décisions qui peuvent avoir un impact sur la vie de centaines d’employés, et de l’autre, le petit enfant, joyeux, timide et tendre.
L’échange des alliances
Après les discours, les mariés se rapprochèrent pour échanger les alliances. Dans une atmosphère silencieuse, l’assemblée, debout, retenait son souffle. Tel les adeptes d’une église, ils attendaient le OUI comme la réalisation d’un miracle. Les mariés savourèrent ce moment, ils se regardèrent et prononcèrent le mot » oui « avec pudeur qui s’incrusta timidement contre les vieilles parois du prieuré. S’en suivit un silence, brisé par un tonnerre d’applaudissement.
A la fin de la cérémonie, le couple de mariés s’embrassa avec passion au milieu des cries de joie. Les rayons mauves prématurés du coucher du soleil de décembre et le parfum mauve des champs de lavande s’unirent et se déposèrent dans le creux du prieuré, et c’est dans ce climat onirique, que se clôtura la cérémonie du mariage.
A la sortie, les invités à l’esprit euphorique, jetèrent sur les mariés une myriades de grain de riz. On aurait cru qu’une pluie d’étoiles filantes s’abattaient sur les époux. Laura et Marc, pris au piège dans l’explosion, avançaient les yeux fermés. D’autant plus que la répétition des impacts provoqua chez Laura et Marc des chatouilles, visible sur la photo ci dessous par le mouvement spontané du haussement des épaules.
Les photos de couples
Le soleil était sur le point de se coucher. Heureusement que j’avais pris soin de repéré quelques endroits pour réaliser les photos de couples, car la lumière, élément précieux pour un photographe de mariage, se faisait de plus en plus rare. Habituellement, je réalise la majorité des photos de mariages à Paris. Puisque j’étais dans le sud de la France, je voulais réaliser des photographie d’un esthétisme simple, mettant en avant la beauté de la nature, plus particulièrement la force du contraste entre le orange brulé d’une foret sèche voire rude et le ciel bleu nuit.
Le cocktail
Ensuite, c’est dans un préau que le cocktail débuta, sur le même rythme émouvant que la cérémonie. Sous des guirlandes d’ampoules oranges, les amis des mariés prirent le micro, et accompagné d’une vidéo projetée sur une toile blanche, retracèrent le parcours de vie des deux amoureux. Laura ne put s’empêcher de retenir ses larmes. Chaque images faisaient écho à un moment précieux de sa vie, ses yeux étaient noyés dans une mer d’émotions.
Puis le cocktail fut servi, les tables étaient garnis entre autres de brochettine de jambon cru de pays, méli-mélo de saumon mariné à la badiane, tartine de pistou de rouget sur son émincé de fenouil à la rouille. Lors de chaque bouchée, les invités prononcèrent des » hmmmmm » de gourmandise que l’on pouvait entendre résonner dans la grande salle.
Enfin les mariés purent se relaxer en buvant une coupe de champagne et profiter de leur entourage.
Le repas
La décoration de la table des mariés
Le repas a eu lieu dans une salle voutée, aux murs blanchis à la chaux, illuminés par des tonalités saumons. La décoration de la table des mariés était fleuris, de longues bougies étaient disposées entre les bouquets de fleurs. L’ensemble avait un rendu sobre et cohérent.
Le discours des mariés
Une fois les invités installés à table, les mariés firent leur entrée dans le calme. Ils prirent la parole pour remercier l’ensemble des personnes présent à leur mariage. Cela se fit en trois temps, tout d’abord en brésilien, puis en anglais et finalement en français. Marc prononça un discours léger, à l’allure joviale, légère, tandis que Laura mis plutôt l’accent sur l’aspect sentimental.
Sur la piste de danse
Après avoir englouti une délicieuse part de wedding cake, l’assemblée se rendit sur la piste de danse. Les invités, en cercle, entouraient les mariés. Laura et Marc ouvrir le bal par un slow, dans une ambiance tamisée, sous des lumières aux tons orangées. Leur amour se manifesta via l’enlacement des corps par des mains disposées de manière symétrique, l’une dans le dos, pour signifier le support affectif et émotionnel, l’autre la tête, témoignage de la tendresse.
Soudain, le dj brisa l’ambiance calme et onirique, en envoyant une musique brésilienne aux sonorités tropicales. Frénétiques, les invités envahissaient la piste de danse pour y mettre le feu. Face à mon appareil photo se présenta un déluge de ferveur. Des rires en pagailles, des paillettes dans les yeux. Les gens rajeunissaient, l’enfant intérieur qui sommeillaient en eux depuis des années s’étaient réveillés et avaient pris possession de leurs corps engourdis par les années accumulés à la fois de durs labeurs et de sédentarité.
A l’approche de l’heure fatidique, les mariés distribuaient des cotillons, serpentins et autres fantaisies colorés pour accueillir la nouvelle année. Après le traditionnel compte à rebours, une liesse commune explosa, le bruit se propageait dans toute la salle et le niveau sonore amplifiait en rebondissant sur les arcs du plafond. Dans l’euphorie, entourait de milliers de couleurs, les invités s’embrassaient et se souhaiter des voeux.
Puis, au climax de la soirée, une surprise apparut. Des créatures vêtues d’un bikini et d’une jupe firent leurs apparitions. Des danseuses brésiliennes réalisaient une samba frénétique sur la piste de danse. Tout le monde était en feu.